Seul... Pas pour longtemps.. [Pv Raffael]

Il était 20H40 environ. David ne sachant pas quoi cuisiner chez lui, il se rendit au restaurant mexicain.
Vêtu élégamment, il était tout aussi bien coiffé, tout aussi propre. Comme d'habitude, il prenait soin de lui, de son apparence.
Il ouvrit la porte du restaurant. Une ambiance mexicaine régnait, évident. Il aimait bien cette folie qu'il y avait dans ce restaurant. Il passa alors à la réception et demanda une table pour deux, mais il était seul. On le dirigea alors vers une salle "non-fumeur". Une jolie table l'attendait. Il s'asseya et remercia le serveur. Il regarda autour de lui en espèrant avoir de la compagnie dans la soirée..

Quelques minutes plus tard, Raffael entra à son tour dans le restaurant, reputé pour être le plus innovateur de toute la côte Pacifique.

Salua la réceptionniste d'un regard amical avant de se diriger vers la salle. En effet, le jeune Fuller venait souvent dîner ici avec son frère aîné, malheureusement parti en voyage pour les affaires. Ils aimaient s'ahérer l'esprit en quittant le côté bon chic bon genre que pouvait avoir la Californie. Même si ce restaurant n'était pas dépourvu de charme, ni de luxe. Souvent destiné à des gens fortunés.

Quoiqu'il en soit, il s'éconduit vers une table qu'il avait repéré comme étant la sienne, un autre homme l'attendait. Slalomant entre les tables, la main droite faisant mine de retenir l'ouverture de sa veste.

'J'espere ne pas t'avoir fait trop attendre...'

David attendit quelques minutes puis but quelques gorgées d'eau qu'il versa dans son verre. Le pichet était plein. Il regarda une dernière fois autour de lui et vit Raffael arriver. Il sourit et lui fit signe de la tête. Il retroussa ses manches et se leva. Il lui tendit la main pour le saluer d'une poignée ferme et viril.

Non, je te rassure.

Rassuré, Raffael ôta sa veste avant de prendre place. Vêtu d'un marcel col en V par dessus une chemise de couleur créme, autant dire que le jeune Fuller était habitué à venir dîner dans ce genre d'endroit.

'Je meurs de faim!...' chuchota t-il, souriant, avant de prendre la carte.

Quelques minutes plus tard, le sommelier, venu en personne, leur demanda s'ils voulaient prendre quelque chose à boire. Avant même que David n'ait eu le temps de dire quoique ce soit, Raffael prit la parole et nota un Chevalier-Saint-Georges de Saint-Émillon.

Il aimait ce bordeaux pour sa robe et son cépage, ainsi que sa couleur. Les vins français avaient le mérite d'être les meilleurs au monde. Mais Raffael appréhendait la réaction de David, peut-être n'aimait-il pas ce vin, peut-être ne l'avait-il jamais goûté, ou tout simplement, n'apprécierait-il pas l'initiative de son ami. David connaissait déjà tout de lui et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de prendre des choix jamais sans conséquence...

Dès que Raffael entra dans le restaurant, David le remarqua.. Une élégance rare chez ce garcon. Toujours très élégant, très propre, il étéait parfait.. David était le même genre d'homme. Toujours classe. Il lui sourit et avait également très faim.

Moi de même ! lui répondit-il à voix basse.

La sommelier vint et Raffael demande immédiatement ce vin francais que David adorait, il en raffolait et allait même souvent en France rien que pour en acheter des litres.. David fit un clin d'oeil à son ami.

Excellent choix !

Soulagé, Raffael aimait qu'on apprécie ses choix, cela lui donnait de l'importance. Au fond, il en avait pas besoin lorsqu'on sait qu'il est beau et riche; que loin d'être bête, il réussissait même plutôt bien ses études. Mais il avait toujours ce besoin d'être rassuré, car même s'il se donne les airs d'un jeune homme courageux et introverti, cela ne l'empêche pas de douter bien plus souvent qu'on ne le croit.

Fort de l'image qu'il a su se donner, il se demandait toujours à qui il pourrait être lui-même, ce garçon tendre et attentionné, fragile à cause des coups durs de la vie. Puis David avait ce pouvoir sur Raffael de lui insuffler de l'audace, mais également à flâter son égo, plus que démesuré.

'Alors, comment vont les Lopez?'

Longtemps qu'il n'avait pas vu la famille de son ami, elle-même amie avec sa propre famille. Raffael n'aimait pas trop parler des gens aisés, tout simplement parcequ'il n'aimait pas les protocoles et les 'qu'en dira t-on?...'. Aussi ces gens riches davantage habités par l'hypocrisie que par pure sympathie. Il n'aimait pas les us et coutumes et de nature indomptable, il aimait se foutre de la gueule de ces gens là. Pourtant, les Lopez sont différents, peut-être même la seule famille dont Raffael se soucie vraiment...

David fut assez heureux que Raffael demande des nouvelles de sa famille. Cela le flattait et David savait que Raffael était sincère, toujours sincère, à se soucier de sa propre famille. Il sourit alors et répondit.

Très bien ! Ils se portent à merveille ! Et chez toi ?

David se remémora tous les bons moments passés en famille chez les Fuller, famille qu'il adorait par dessus-tout. Les parents de Raffael était extrêmement gentils et si agréables, certe ils étaient fortunés, même très aisés, mais ils ne se prenaient pas la tête, David adorait cela.

'Hmmm...'

Il n'aimait pas tellement parler de sa famille...

'Bien...'

sauf à quelques amis intimes.

Mais Raffael avait toujours cet air nonchalant, voire 'j'm'en foutiste'. Il n'était pas le genre de mecs à prendre tout ce qui le touche en considération. Loin de là, il préférait largement prendre du recul vis-à-vis de tout ce qui l'entoure.

Il prit la carte avant qu'un serveur ne vienne à la table. Hésitant, Raffael lui demanda conseil. Finalement, il prit le plat du chef, une nouvelle innovation qui venait tout juste de naître. D'habitude, il prennait toujours la même chose, mais aujourd'hui, ses goûts se portaient ailleurs.

David sourit alors. Content que tout roule pour ces proches, il fut rassuré.

Bien..

Puis il prit la carte des menus en main et réfléchit longueument après avoir vu la longue liste de repas proposés. Il choisit...

Je vais prendre une salade.

Puis il regarda de plus près les ingrédients.

Une salade "toréro" ! Composé de salade, de tomates, de mais, de carottes, d'haricots, de piments verts et d'une couche d'huile méxicaine..

Il sourit à Raffael. Ayant très faim, il commencait par grignoter quelques bouts de pains posés sur la table avant de prendre commande.

Alors que son ami grignotait quelques bouts de pains, Raffael bu quelques gorgées du fameux Saint-Émillon. Fameux pour sa robustesse et son élégance, aussi élégant que les deux jeunes gens à qui il venait d'offrir sa meilleure année.

Mort de faim, Raffael commanda aussi un apéritif, histoire de mieux tenir l'alcool pour ne pas partir trop vite. La légende du jeune Fuller avec le vin n'était plus à faire, au bout de deux trois verres, il pouvait ne plus être lui-même...

N'empêche, il prit quelques miches de pains dans la corbeille, posée sur la table, frôlant légérement la main de son ami comme si de rien n'était. Malgré la douceur de sa peau sur la sienne, une sensation agréable dont il ne prêta pas vraiment attention.

'Et sinon toi, comment vas-tu?...'

Malgré l'air toujours souriant de son ami, peut-être lui arrivait-il de ne porter qu'un masque. Peut-être même qu'il n'avait aucun probléme, le tout restait à demander. Même s'il songea l'espace d'un instant que de toute façon, son ami ne le lui dirait rien pour ne pas le préoccuper.

David avait vraiment faim et grignotait quelques bouts de pain. Non, quelques bouts de mie de pain. Il s'arrêta ensuite, se dit que c'était mauvais, il n'aurait plus faim après..
Il posa alors le pain et alla prendre la bouteille de vin francais quand Raffael la prit en premier, sa peau frôla la sienne. David le regarda un instant, envahi d'une onde de sensation 'd'excitation'. David n'osait pas le lui avouer mais Raffael le rendait fou. David était bi-sexuel, certe, mais son ami d'enfance l'attirait beaucoup, depuis presque un an..
David esquissa alors un sourire et lui répondit franchement.

Moi ? Je vais très bien. Je vis au jour le jour, sans me poser de questions. Mes parents sont là si j'ai un problème.

David se sentit alors bête, il jouait l'enfant pourri gâté mais s'en fichait pas mal. Il interroga alors son ami.

Et toi ?..

David attendit sa réponse, sans le quitter des yeux, qui le dévorait du regard.

Les yeux rivés sur lui, Raffael le souria en retour, sans nulle arrière pensée, David avait toujours été un ami, et l'idée même que cela puisse être davantage ne lui effleura même pas l'esprit. Mais d'une assurance presque prétentieux, le jeune Fuller se mettait à l'aise.

'Ca peut aller... Juste un peu fatigué ces derniers temps.'

Suivit d'un sourire du coin des lévres, l'air insouscient, pour ne pas inquiéter son ami. Raffael avait toujours été d'une nature assez fragile, souvent en proie à des coups de fatigue, tout ça à cause d'un mauvais climat. L'hiver était pour Raffael une période où il devait faire le plus attention, même si pour lui, la vie ne vaut pas la peine d'être vécu sans prendre de risques. Il était capable de faire les pires choses, sans se soucier un instant du mal que cela pourrait lui causer, à vrai dire, il s'en fichait.

Raffael était rassuré que tout aille bien. Il n'aimait pas voir David dans une mauvaise passe et se sentait parfois inutile de ne pas pouvoir l'aider plus qu'il ne pouvait. Malgré l'air rassurant et l'image fort que son ami pouvait véhiculer, aucun homme n'existe sans ses faiblesses, parfois même attendrissantes...

David continuait de le regarder avec 'envie'. Il lui sourit, sincère mais en s'imaginant des scènes impossibles aux côtés de Raffael. Il prit son verre en main et but quelques gorgées de ce bon vin qu'il dégustait précieusement.

OK.. Bien, tu travailles toujours dans..

David ne se souvint alors plus du métier de son ami. Un gros trou de mémoire. Il rougit légérement et essaye de le cacher..

Raffael porta la flûte à la bouche alors que ses lévres frôlèrent le cristal quand soudain, David lui posa une question. Légèrement étonné, il regarda son ami du coin de l'oeil avant de répondre...

'Ouais, je travaille toujours à la cafet'. J'arrive pas à étudier chez moi...'

Puis bu une gorgée de ce bon vin... Raffael était toujours un étudiant avec des goûts de luxe.

David avala sèchement sa salive et lui sourit, assez gêné.

Oui..C'est ca.

Il prit son verre de vin en main et but une longue gorgée de ce superbe vin de qualité. Il regardait Raffael très longueument.

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